Musée de la soie lyon
La troisième plus grande ville de France est connue comme la capitale gastronomique de la France. Mais Lyon, c'est aussi un riche patrimoine culturel préservé dans ses excellents musées. Le Musée des Tissus est vraiment unique. Avec son musée complémentaire voisin, le Musée des Arts Décoratifs, ces institutions culturelles forment une entité unifiée et sont administrées comme une seule et même entité. Tous deux sont logés dans de ravissantes demeures du XVIIIe siècle.
Ce musée de la soie lyon unique occupe aujourd'hui une position mondiale qui rivalise avec les collections textiles du Victoria & Albert Museum de Londres, du Metropolitan Museum de New York et du Los Angeles County Museum of Art.
Vous vous demandez probablement comment un musée d'une petite ville peut se lever et tenir la tête haute à côté de tels géants.
Musée de la soie de lyon : ses débuts
La réponse à cette question réside dans la réputation dont jouit Lyon depuis 500 ans en tant que premier centre mondial de la fabrication et du commerce de la soie. Dès le début du XVIe siècle, Lyon vit et respire la soie. Même la Révolution française, qui a éliminé 90 % de l'industrie, n'a pas pu la contenir. Elle a été rétablie dans son ancien statut, et même dépassée, à l'époque napoléonienne.
Ce n'est qu'avec la révolution industrielle, au XIXe siècle, et l'invention des tissus synthétiques, que Lyon a perdu son éclat soyeux.
N'étant pas prêts à clore le livre sur la soie et le textile, les Lyonnais préoccupés cherchaient des moyens de redonner vie à ce qu'ils considéraient comme l'identité de la ville. Cependant, il n'était pas possible de faire marche arrière.
L'idée de créer un musée dédié exclusivement au tissu est née en 1856 par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Lyon. L'objectif principal était de créer un centre textile pour l'enseignement technique, la formation artistique, la recherche et l'inspiration. Le musée de la soie lyon a ouvert ses portes en 1864 et la Chambre de commerce gère le musée depuis lors.
Musée de la soie de lyon : l'histoire de la soie à Lyon
Lyon était réputée pour son industrie de la soie et la tradition se perpétue encore aujourd'hui.
C'est sur les rives de la Saône que commence l'histoire de la soie à Lyon. A la Renaissance, à la fin du XVe et au début du XVIe siècle, les grandes foires amenèrent à Lyon les premiers négociants en soie et l'industrie commença à prospérer. En 1540, le roi François Ier donne un nouvel élan au commerce de la soie lyonnaise en accordant à la ville le monopole des importations de soie grège en France.
Les tissus ont été diversifiés avec les premiers métiers à tisser mécaniques. Au XVIIIe siècle, la production de soie est le pilier de l'économie lyonnaise : 28 000 personnes sont enregistrées comme soyeux en 1788.
Au début du XIXe siècle, l'ère napoléonienne donne un nouvel élan au commerce de la soie, tout comme l'invention du métier Jacquard en 1801. Les techniques de teinture des tissus ont contribué au développement de l'industrie chimique, qui s'est solidement implantée au milieu des années 1800. En 1870, l'industrie de la soie représentait 75 % de l'activité industrielle lyonnaise, avec environ 100 000 métiers à tisser en activité.
Mais l'histoire de la soie à Lyon a aussi connu des moments sombres lors de la révolte des soyeux "Canuts". Ces tisserands, concentrés dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon, étaient employés par les grands négociants en soie. En 1831, ils se révoltent contre les prix fixés pour le tissage de la soie et leurs conditions de travail épuisantes.
Fin novembre de la même année, les Canuts prennent le contrôle des régions de la Croix-Rousse et de la Presqu'Ile, mais le 2 décembre, l'armée reprend la ville et écrase le soulèvement. En février 1834, une deuxième révolte éclate et les Canuts tiennent bon contre 12 000 soldats pendant six jours, avant une autre répression violente (300 morts et des centaines de blessés).
Aujourd'hui, les métiers automatiques et les nouvelles techniques de tissage ont remplacé les Canuts. Les soyeux se tournent vers d'autres fibres ou se tournent vers des compétences très spécialisées comme la restauration de tissus historiques ou l'approvisionnement de couturiers de haute couture.
Le Musée du Textile conserve l'histoire et le patrimoine de l'industrie de la soie lyonnaise. Si l'avenir du musée est aujourd'hui incertain, l'histoire épique de la soie n'en continue pas moins, comme en témoigne l'ouverture récente d'un service ferroviaire entre la Chine et Lyon sur l'ancienne Route de la soie.
Musée de la soie de lyon : premier musée textile au monde
Grâce à des acquisitions, des legs et des dons au cours des 152 ans d'existence du musée, la collection s'est enrichie de 2,5 millions de pièces réparties sur 4 000 ans à ce jour. Ils proviennent de toutes les zones géographiques et couvrent un large éventail de techniques. Il s'agit de la collection la plus importante au monde.
En 1954, le Centre International d'Etude des Textiles Anciens (CIETA) est fondé et installe son siège au Musée des Tissus. Cette importante organisation internationale a été créée pour servir de centre de recherche et coordonner les méthodes de travail des spécialistes du textile ancien. Des chercheurs du monde entier utilisent ses services.
Le Musée des Tissus est devenu, comme l'avaient imaginé ses fondateurs, un centre de restauration, de conservation (publique et privée), d'enseignement, de formation et de documentation. Les archives contiennent quelque 30 000 œuvres au service d'une clientèle professionnelle internationale dans les domaines de l'art, du théâtre, de la danse, de la musique, du design de mode, de la conservation muséale, de l'histoire, des métiers et autres. Le musée accueille un grand nombre de visiteurs étrangers de tous âges.